La dernière voie


Dans la douceur embuée où l'été, traînant,
S’attardait à la tiédeur, l'air rassérénant
Nous grisait de son doux souffle...exquise caresse,
Tendresses d'ultimes nuits, tandis que paresse

Tout poil fauve, en ces fourrés fournis et touffus,
Qui de la forêt prévoient l'ombrage et les fûts...
Sous les arbres déjà noirs bruissait de la plume ;
Et c'était, d'humus doré, qu'un parfum s’allume !

L'automne semblait banni de ce jour béni ;
Au loin revenait un brame - ou le son henni -
D'un cerf, imitant de l'âne, âcre tessiture,
Le cri grave, et trop lointain pour qu'un sens ne dure.

La lumière, en clair-obscur, diluait le tout ;
Ce n'étaient que calmes roux, beaux jusques au bout,
Comme nos cœurs amoureux, dont l'ardeur flamboie
Au couchant de la passion,
la dernière voie...


Ecrit par Salus
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