Mais que vivent les chênes!

Mais que vivent les chênes

L'hiver est revenu

Au bois tu restes seule

La reine d'un refus

A vivre d'air du bois

De pluie et souvenances



Les sources gerbes d'envol

Les chemins gorgés d'eau

Et la brume fidèle

A l'aube qui par trop tarde

Et les chênes meurtris

Que tu contemples trop

T'ont fait ces yeux de pluie

Et fuyant comme l'eau



A connaître les chemins

A retrouver les sources

De ravine en colline

Dans ce bois qui se mange

A l'orée de la ville

Te sens-tu moins fragile?



Toi tu vis pour le bois

Comme il vit pour elle

D'amour en souvenance

De racines en errance

Toi tu vis pour le bois

Où sourdent tes révoltes

A trop savoir les pleurs

Et la terre violence

Qui enserre le bois

Et que le bois ressent

Dans les chênes qu'on abat...



Namur,décembre 78

Ecrit par Vespertilion
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