Naufrage

J'ondulais sur son printemps

Comme les vagues au cie de mer

Je me lovais tel un serpent

Nichée dans le creux de son univers



Je galvaudais ses voiles

Telle la courtisane ses charmes

Me gorgeant du miracle de son étoile

Escrimant les vagues de ma lame



J'entonnais le souffle du vent

Comme une valse d'un amour débridé

Je gavais de sortilèges cet amant

Lui dérobant sa lune bien-aimée



J'enchantais de tristesse son horizon

Telle une mélopée au seuil du trépas

Gravant sa peur d'un sceau moribond

Ecorchant sa fin de sang grenat



Je l'ensevelis dans son linceul

Comme l'ondée effleure le désert

Suintant sur le tombeau de son aĩeul

Glauque cachot d'un sieur des mers



Le jour ravit au règne de la nuit

Moi, la faucheuse, maîtresse de la mort

Ensenglantant le soleil de midi

Pour porter à bon port son histoire



Sur le quai, une belle dame

De douleur

Et maudit le sort

Moi, qui lui arrache son mari

Sieur des mers

Ecrit par Mademoiselle
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