Présentation
Images et variations chaussent leurs ailes blanches pour survoler l'immense contrée des temps présents. Le rythme est là qui hante les lieux par où il passe. (...). L'infini est un doute au cœur de chaque être et il s'imprime en creux dans notre quotidien. C'est la fragilité que le temps met en exergue. Les silhouettes changent, la musique est la même. Le navire s'embourbe au large d'îles enchantées. Peu importe la trame de l'air qui nous supporte, car un « bon élément » sait la couleur de l'eau. Le souffle bleu des marées rime conscience d'aimer avec bouteille à la mer. Mais sache : c'est la rumeur des âges qui va te libérer.
Souviens-toi aussi en passant :
La mémoire est intacte.
La mémoire n'attend pas
Qu'on lui cède la place.
Les veines de son marbre
Irriguent le temps présent.
Extrait
On dirait Hamlet
Dans la forêt, le bois souffre de givre.
La mare est sourde au vent qui la déchire.
L’obscurité s’empêtre dans les racines
Et les pieds sombrent dans de moites ravines.
Au fond des bois médite un astre mort
Qui réverbère l’écho noueux des branches.
La voix surgie de son ventre anonyme
Ricoche sur un engoulevent.
Deux, trois tondus ont planté le décor
De l’ange confit en dévotions moroses.
Sous l’auvent qu’entrecroisent les roses,
Ses pensées figent le vent pulvérulent.
La prochaine fois, je veux du souffle !
Le clapet tombe sur l’avant-scène.
Le réalisateur, d’une secousse,
S’interrompt. On dirait Hamlet.