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Livre et CD / Il n'est pas de hasard
Il n'est pas de hasard
Philippe Vintejoux


Type d'ouvrage: Théâtre

Nombre de page: 88

Prix: 12

Date d'édition: 01/04/2002






Présentation

Des jeunes qui se cherchent et qui veulent faire vivre leurs rêves, sans compromission. Ils se confrontent à un réel qui les désarme, se sentent impuissants devant la souffrance et la mort, se révoltent, cherchent d’autres réponses comme celle du voyage qui permet de partir à la rencontre de l’autre et d’explorer toutes les réponses pour choisir le meilleur d’eux-mêmes.

Pas d’abandon ni de renoncement mais un puissant désir de vivre, d’être heureux, d’aimer vraiment. Devenir adulte, oui, mais un adulte authentique comme le passant qui par la qualité de son écoute peut les révéler à eux-mêmes. L’adolescence, l’époque des choix, celui aussi de tous les possibles, une ouverture qui n’est pas toujours facile à vivre.






Extrait

Extrait acte I, scène 2.



Eva : T’as rencontré Aurène ?



Fabien : Non, enfin pas ce matin. Tu as l'air intriguée. Qu'est-ce qu'il y a ? Elle ne va pas bien ?



Eva : Je ne sais pas. La dernière fois que nous nous sommes vues, je l'ai trouvée bizarre. Mais elle ne m'a rien dit de précis. Et moi quand je sens qu'elle est plongée dans une valse hésitation, je ne sais plus quoi faire. Ça lui ressemble tellement peu !



Fabien : C'est bien toi. Pourquoi donc veux-tu t'en mêler? Quand t'étais petite déjà, tu voulais toujours aider tout le monde. Je t'étonne là, hein ? C'est Aurène qui me l’a raconté ! Ceux qui pleuraient, ceux qui se faisaient mal, ceux qui n'avaient pas de papa...

Eva : Laisse tomber cette rengaine !

Fabien : Celles qui avaient des jupes trop larges, ceux qui avaient peur des chiens, celles qui avaient perdu leur chat,...

Eva : Très drôle, vas-y continue...

Fabien : Ah oui, le lézard qui avait perdu sa queue, le serpent qui changeait de peau, les fourmis qui...

Eva : Arrête ! Je t'assure que cette fois c'est grave. Je le sens. Aurène a dit qu'elle voulait en finir, que si elle n'agissait pas sa vie n'avait plus de sens. Tu ne me crois pas ?



Fabien : Toi, si... Mais elle... Souviens-toi de sa période politique, lorsqu'elle fabulait autour du titre d'un film qui s'intitulait "II était une fois la Révolution". C'était un western¬-spaghetti, mais elle ne démordait pas de son interprétation sur le titre; elle disait que tous les hommes vraiment généreux auraient dû se servir de lui comme d'un guide spirituel ; qu'il alliait le conte et la volonté de changer la vie des citoyens, de la société, la vie de tous et de chacun. Ça me revient comme si c'était hier, elle avait une conviction très communicative, mais c'était quand même bien exalté. Si elle est reprise par une foi de ce genre, Dieu sait où elle va s'embarquer... Et nous avec !

Charly et Domi la voient assez souvent et ils adorent jouer les relais. Ils vont bientôt s'amener devant le boulanger, c'est leur heure !



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Le Passant: Et maintenant que tu en parles?



Aurène: Je n'ai plus mal,mais parfois si la lune ne se laisse pas voir,si quelques soirs on ne peut la voir sourire et se moquer de nos peines, le souvenir force son passage et me pèse. Il faut alors que je lutte ; c'est un véritable combat. Si personne n'est disponible, je mets de la musique je respire avec le ventre, et je commence à insulter mes idées noires...



Le Passant: tu t'en tires bien, tu es courageuse...



Aurène : Quand je suis rentrée à la maison, je me suis allongée sur ma descente de lit...Mon père est arrivé. Il m'a appelée. Il est monté dans ma chambre et m'a regardée sans rien dire. Il s'est assis à côté de moi,m'a relevée assez fermement et m' a installée contre lui,ma tête contre son épaule...Et tout à coup les larmes se sont enfin échappées. J'aurais voulu rester toute ma vie comme ça... Et puis il a dit « Il faut penser aux frites!» Ca m'a fait rire comme une folle.



Le Passant : Ta mère est malade et va bientôt mourir...



Aurène : comment sais-tu cela?



Le Passant: Je ne le savais pas. Mais j'ai deviné. Tu voudrais tellement garder un souvenir aussi idéal de ta mère que celui que tu as forgé de ton père...



Aurène : Tu dis des horreurs!Tu n'as pas le droit !







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