Extrait
Âme rêveuse
Qu’il en soit fort à votre aise madame
Vous qui alliez souvent dans votre jardin,
Cheminant, rêveuse, le vague à l’âme
Dans cette allée parfumée de jasmin.
Doux après-midi à l’ombre des peuplières
Où dansaient les feuilles bercées par le vent
L’air était doux, vous fermiez vos paupières
Tout en rêvassant sous le coupe-vent.
Marchant, oisive, suivant cette sente
Bordée de bruyère, vos fines mains
Légères, souples, douces, délassantes
Caressaient l’air le long du chemin.
Effleurant de vos doigts cette fontaine
Fontaine aux mille souvenirs d’antan
Où se reflétait dans l’onde la quarantaine.
Miroir de vos ardentes pensées galantes.
Dans cet admirable éclat de lumière
Votre jeunesse fraîche des plaisirs
S’est évanouie en belle chevalière
Dans votre minaudière des zéphirs.
Sous vos yeux clos d’une journée d’automne
D’un amour, brillaient les soleils bonheur.
Et grâce étaient les roses au vent qui tonne
Sur les galets chantaient vos pas d’honneur.