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Poésie d'hier / Tempête et calme
           
Poésie d'hier / Tempête et calme
       
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Tempête et calme
par Jules VERNE

Highslide JS
par Cris


L'ombre Suit Sombre Nuit ; Une Lune Brune Luit. Tranquille L'air pur Distille L'azur ; Le sage Engage Voyage Bien sûr ! L'atmosphère De la fleur Régénère La senteur, S'incorpore, Evapore Pour l'aurore Son odeur. Parfois la brise Des verts ormeaux Passe et se brise Aux doux rameaux ; Au fond de l'âme Qui le réclame C'est un dictame Pour tous les maux ! Un point se déclare Loin de la maison, Devient une barre ; C'est une cloison ; Longue, noire, prompte, Plus rien ne la dompte, Elle grandit, monte, Couvre l'horizon. L'obscurité s'avance Et double sa noirceur ; Sa funeste apparence Prend et saisit le coeur ! Et tremblant il présage Que ce sombre nuage Renferme un gros orage Dans son énorme horreur. Au ciel, il n'est plus d'étoiles Le nuage couvre tout De ses glaciales voiles ; Il est là, seul et debout. Le vent le pousse, l'excite, Son immensité s'irrite ; A voir son flanc qui s'agite, On comprend qu'il est à bout ! Il se replie et s'amoncelle, Resserre ses vastes haillons ; Contient à peine l'étincelle Qui l'ouvre de ses aquilons ; Le nuage enfin se dilate, S'entrouvre, se déchire, éclate, Comme d'une teinte écarlate Les flots de ses noirs tourbillons. L'éclair jaillit ; lumière éblouissante Qui vous aveugle et vous brûle les yeux, Ne s'éteint pas, la sifflante tourmente Le fait briller, étinceler bien mieux ; Il vole ; en sa course muette et vive L'horrible vent le conduit et l'avive ; L'éclair prompt, dans sa marche fugitive Par ses zigzags unit la terre aux cieux. La foudre part soudain ; elle tempête, tonne Et l'air est tout rempli de ses longs roulements ; Dans le fond des échos, l'immense bruit bourdonne, Entoure, presse tout de ses cassants craquements. Elle triple d'efforts ; l'éclair comme la bombe, Se jette et rebondit sur le toit qui succombe, Et lé tonnerre éclate, et se répète, et tombe, Prolonge jusqu'aux cieux ses épouvantements. Un peu plus loin, mais frémissant encore Dans le ciel noir l'orage se poursuit, Et de ses feux assombrit et colore L'obscurité de la sifflante nuit. Puis par instants des Aquilons la houle S'apaise un peu, le tonnerre s'écoule, Et puis se tait, et dans le lointain roule Comme un écho son roulement qui fuit ; L'éclair aussi devient plus rare De loin en loin montre ses feux Ce n'est plus l'affreuse bagarre Où les vents combattaient entre eux ; Portant ailleurs sa sombre tête, L'horreur, l'éclat de la tempête De plus en plus tarde, s'arrête, Fuit enfin ses bruyants jeux. Au ciel le dernier nuage Est balayé par le vent ; D'horizon ce grand orage A changé bien promptement ; On ne voit au loin dans l'ombre Qu'une épaisseur large, sombre, Qui s'enfuit, et noircit, ombre Tout dans son déplacement. La nature est tranquille, A perdu sa frayeur ; Elle est douce et docile Et se refait le coeur ; Si le tonnerre gronde Et de sa voix profonde Là-bas trouble le monde, Ici l'on n'a plus peur. Dans le ciel l'étoile D'un éclat plus pur Brille et se dévoile Au sein de l'azur ; La nuit dans la trêve, Qui reprend et rêve, Et qui se relève, N'a plus rien d'obscur. La fraîche haleine Du doux zéphir Qui se promène Comme un soupir, A la sourdine, La feuille incline, La pateline, Et fait plaisir. La nature Est encor Bien plus pure, Et s'endort ; Dans l'ivresse La maîtresse, Ainsi presse Un lit d'or. Toute aise, La fleur S'apaise ; Son coeur Tranquille Distille L'utile Odeur. Elle Fuit, Belle Nuit ; Une Lune Brune Luit.



Poème posté le 27/12/09 par Rickways

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 Poète
Jules VERNE



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 Illustrateur
Cris



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