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Poésie d'hier / Vers les yeux des sirènes
              
Poésie d'hier / Vers les yeux des sirènes
         
Poésie d'hier / Vers les yeux des sirènes

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Vers les yeux des sirènes
par Pierre LOUYS


Qu'on déserte la ville ! Que nul ne rallume L'autel ! Nous laisserons à tout jamais, ce soir, Les dieux horribles de la terre, et dans le noir Nous partirons, suivis par un frisson d'écume... La nef impérieuse à travers l'amertume Bondira, tranchant l'eau du fil de son coupoir Et nous nous pencherons sur la proue, à l'espoir De vos terribles voix, déesses de la brume! Grands poissons glauques d'où fleurissent des corps blancs, Nus miroirs de la lune et des flots nonchalants, Vous qui chantez vos yeux dans les algues, Sirènes ! Quand nous aurons touché vos bouches, vous pourrez, D'un signe seulement de vos doigts adorés, Délivrer dans la mort nos âmes plus sereines.



Poème posté le 29/01/12 par Rickways

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 Poète
Pierre LOUYS



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