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Poésie d'hier / Décembre : les hôtes
              
Poésie d'hier / Décembre : les hôtes
         
Poésie d'hier / Décembre : les hôtes

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Décembre : les hôtes
par Emile VERHAEREN


– Ouvrez, les gens, ouvrez la porte, je frappe au seuil et à l’auvent, ouvrez, les gens, je suis le vent, qui s’habille de feuilles mortes. – Entrez, monsieur, entrez, le vent, voici pour vous la cheminée et sa niche badigeonnée ; entrez chez nous, monsieur le vent. – Ouvrez, les gens, je suis la pluie, je suis la veuve en robe grise dont la trame s’indéfinise, dans un brouillard couleur de suie. – Entrez, la veuve, entrez chez nous, entrez, la froide et la livide, les lézardes du mur humide s’ouvrent pour vous loger chez nous. – Levez, les gens, la barre en fer, ouvrez, les gens, je suis la neige, mon manteau blanc se désagrège sur les routes du vieil hiver. – Entrez, la neige, entrez, la dame, avec vos pétales de lys et semez-les par le taudis jusque dans l’âtre où vit la flamme. Car nous sommes les gens inquiétants qui habitent le Nord des régions désertes, qui vous aimons – dites, depuis quels temps ? – pour les peines que nous avons par vous souffertes.

Les visages de la vie, 1899

Poème posté le 13/12/22 par Oxalys

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 Poète
Emile VERHAEREN



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