Si les dieux ne t'avaient fait d'or,
Ce qu'il eut été plus aisé
Laisser mille haines parler
Puis m'enfuir en vain aux aurores !
Si les dieux ne t'avaient fait d'or,
M'en serais-je remis au destin
Tout comme en ces mois incertains
Qui nous rongent parfois encore ?
Ce que cupidon est cruel,
Démon qui frappe à l'aveuglette,
Qui fait du hasard une quête,
Fait le joug de ceux qui n'ont d'ailes.
Mais dieux ! Ce que Vénus est belle
En ces soirs où elle s'invite
En les corps des femmes maudites
Et fait le poison qui appelle.
Et vois le rouge sang
Tout versé de colère,
Vois les songes innocents
Rejoindre les enfers...
Si les dieux ne t'avaient fait d'or,
J'aurais pillé tout tes défauts
Pour en faire ton fardeau,
Et l'enfer de notre décor !
Si les dieux ne t'avaient fait d'or,
Déjà, nous ne serions plus,
Plus qu'une preuve de vécu,
Plus qu'un souvenir qui s'endort.
Ce que les sirènes éternelles
Ont volé de vaines luxures !
Ce passé viole les futurs,
Commune éphémère étincelle...
Ce que l'homme est un criminel,
Primate asservi de désirs,
Qui fait les princesses martyrs
En sombres élans infidèles !