La femme est une fleur
par Marcek
La femme est une fleur ...
La femme est une fleur trop souvent piétinée
Par des mâles violents voulant l’assassiner
Depuis la nuit des temps ils craignent et redoutent
Ce désir si violent qui vers elles les pousse
Ils la flétrissent donc, la traitant de démon
Furieux de leur faiblesse, ils l’accablent de
noms
Les plus ignominieux et s’accusent au ciel
De céder si souvent à ce piège éternel
Car la femme est démon redouté par l’église
Le sexe est un péché et si l’homme s’y grise
Il doit s’en accuser et faire pénitence
Sur sa tête baissée pleuvent les remontrances
Et l’enfer n’est pas loin, punissant ses licences
La Femme se doit donc pour être respectée
D’offrir à son époux son humble chasteté
Aussitôt possédée, déjà, on la soupçonne de vouloir se donner, perverse, à d’autres hommes
Et du seul rang de mère elle doit s’honorer
Impure jusqu’au jour de la maternité
Or, l’homme, admonesté par tant de bons conseils
Se signe, avant d’entrer accomplir son devoir
Et par grande pudeur doit œuvrer dans le noir
Point de linge levé, point de regard folâtre
On chasse la clarté soudain venue de l’âtre
Point de trémoussements pour l’épouse soumise
Dans le lit conjugal , le plaisir n’est de mise
Le péché est lové dans le corps de la femme
On l’a trop répété: le désir est infâme !
La femme qui s’enferme en carcan de vertu
N’a que peu d’appétit pour le sexe et le c...
Elle ne touche pas à ses « parties honteuses «
Que ne nomme jamais la femme vertueuse
Elle est collet monté et cela veut tout dire
Pour elle volupté, n’est qu’ignoble délire
Et l’homme a réussi à la garder en laisse
Beau toutou pomponné que le soir on délaisse
Comment la femme, ainsi pourrait s’épanouir
Il ne lui reste hélas que de s’évanouir
Quand de sourdes ardeurs traversent sa poitrine
Mais qu’il faut réprimer ses pulsions assassines
Freud enfonce le clou, la frappant d’hystérie
Et barbouillant de noir l’appel aux fééries
Se donner du plaisir est bien sûr interdit
Ignoble est ce péché caché dans les non-dits !
La femme doit traîner ce corps en pénitence
Que l’on dit « possédé « lorsque ’ il ose la danse !
Ah même de nos jours, parler du clitoris
En jouir sans contrainte est qualifié de vice !
Mais oui, renseignez-vous, je n’exagère rien
Cet organe est exclu de maint et maint bouquin
Censé nous renseigner sur les bancs de l’école
Sas doute est-il jugé encore trop frivole ?
Et que dire de ceux , barbares tout puissants
Qui excisent la fleur, la baignant dans le sang
L’horreur est toujours là : la femme en est victime
L’homme peut triompher : il la tient bien soumise !
Réceptacle de vie autant que source de plaisir, le corps féminin lui a été confisqué par la toute-puissance masculine .
Trahi, sali, méprisé, exploité, perverti, violenté , le corps des femmes, dès la naissance porte des siècles et des siècles de souffrances imposées par le machisme. Et cela perdure, perdure...
Merci à Oxalys qui a lancé ma plume vers ce sujet après lecture de son beau poème « Femme-fleur « sur le forum .
Poème posté le 16/03/19
par Marcek