Très chère amie, vous me donniez le bras
Lorsqu'au Louvre pour cette promenade
Initiâmes avec nos premiers pas
De l'histoire la glorieuse parade.
Il n'y suffit quand va s'y mêler l'art
La tête tourne, un monde nous regarde
Dans son ampleur avive la mémoire,
Avec ardeur en nos esprits musarde.
Tournant le dos à ces siècles royaux
Du Carrousel Bonaparte à sa gloire
Érige là la marque des héros
Quand d'Italie il signe ses victoires.
Les parisiens nombreux sous ce soleil
N'ignorent pas que les Tuileries brûlent
Quand la Commune, révolte sans pareil,
En sa colère aveuglément bascule.
Les marronniers sont aujourd'hui en fleur
Quand le jardin accueille notre errance
Et rejoignons d'un train de sénateur
Les quais ombrés avec grande indolence.
L'Académie par Richelieu fondée,
Et Condorcet signale sa présence,
Des Lumières perpétuant l'idée,
Quand Saint-Michel offre sa bienveillance.
Notre-Dame où la foule se presse,
Tournez casaque il n'y a plus de messe.
Illustration : H. 00,610m ; L. 00,955m gouache - rehauts de blanc - mine de plomb de Antoine Ignace Melling.