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Poésie libre / Demain (2)
           
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Demain (2)
par Sébastien Bidault


par Sébastien Bidault


Demain. Le monde d’après. On dirait un titre de film de science-fiction. Un truc bien lourd. Je me demande qui a ressorti le premier le slogan. Un publicitaire, un conseiller, un écrivain de seconde zone. Avec des élucubrations de graines et des produits gélifiés. Moi demain, je commande une pelle. Mode international. En même temps je peux l’acheter à Bricomarché. Mode local. Trois points de suspension. Et je creuse. Je commence. J’ai repéré une zone entre un bois et un étang. J’y creuse profond et large. Et puis je pose du béton tout autour du trou. Un bunker. Avec une prédilection pour du rêche. De la matière bien sèche. Pour me gratter les doigts pendant des heures à attendre la fin, la prochaine, la plus grande crise, qui ne m’atteindra pas parce que je serai protégé par le béton gris. Je veux du sang aux phalanges. Un truc à sucer. Avec le bruit d’aspiration. Je chercherai l’inspiration. Je rêvasserai. L’harmonie universelle, celle où tout le monde est concerné, tous même ceux dans leur trou paumé, au bord de leur rivière, ou ceux qui ne veulent pas s’engager. Obligé de parlementer, obligé de négocier, de débattre. Avec un écran pour être sûr que tu es bien là. Je rêvasserai au grand chef, qui pourra embrasser tout le tumulte. Lui faire la culbute en deux bandes après avoir bien reniflé les effluves montantes. Celles qui ont mijoté dans le cambouis de l’histoire, qui était fini et puis finalement pas. Et puis j’écouterai par un trou micro amplifié. Si je n’entends rien, j’irai faire un tour dans l’étang. Ou autour. Ou dans le bois. Histoire de contourner les branches. Passer en dessous. Au dessus. Vérifier que je suis bien le dernier homme, celui qui est le plus apte pour la survie, le plus agile. Le premier homme, le sauvage, intelligent, qui se faufile entre les gouttes, qui peut tout reconstruire avec des brindilles. Je ferai une balise Argos. Je la lancerai en l’air en espérant qu’un OVNI la repère et vienne se poser dans le champ de colza qui pousse par le printemps. J’irai avec eux. J’entrerai avec ou sans contact. Loin des locaux. Loin des internationaux. Loin des locaux écolos. Loin des locaux nationaux. Loin des internationaux en réseau. Loin des humains français internationaux aussi, et des humains français nationaux et des humains français loco locaux. Ou ceux qui sont dans l’Europe. Avec le plafond connecté au syndicat intersidéral, celui qui complote sans rien nous dire avec les banques et les chefs de piscine. Ou ceux qui sont internationaux humanistes, humains avant tout. Hors sol et la tête est plus importante que le ventre. Et je suis assis ou je marche. Sur le chemin, les pieds aux intersections et les yeux dans l’horizon, ou avec le plafond au dessus, le papa, maman peut-être demain, qui sait déjà, et se soumettre pour apprendre, et être validé par le conseil de validation, comme le conseil de classe, celui qui ne dit rien, qui agit en silence, tu ne sais même pas qui c’est, un cou à plusieurs têtes. Convocation des parents un jour où tu choppes le virus. Je vais faire du poujadisme extra-terrestre. La boutique en orbite. L’espace d’abord. Un truc bien sarcastique. Et je casserai une bouteille de vin sur le tableau de bord. Vivement demain !



Poème posté le 09/06/20 par Paul Konstantin



 Poète ,
 Interprète
Sébastien Bidault



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