Goélette magique
par AR_d_N
par AR_d_N
( songe d'une nuit de printemps )
Ayant trop démâté, le vieux loup d'mer bourru
Sur son côtre amarré devint un peu ventru.
Avec ou sans son perroquet,
Il était triste comme un rafiot à quai.
« A quoi bon ces vieilles voiles pour un mât de fortune ! »
Se disait en lui-même le marin perdu dans la hune.
Solides reins de chêne et flancs d’acajou,
Fait pour durer, son bateau n’était pas un sapajou.
Bateaux désarmés,
Auriez-vous donc une âme
Qui s’attache à nos femmes
Et les force d’aimer ?
Une bonne fée follette passa par là.
D'un coup de baguette jaillit un mât.
Sa robe multicolore se gonfle en voiles.
S’apercevant à peine que la fée se retrouvait à poil
Par chance aussi peu frileuse qu’elle était généreuse
Encore déboussolé le marin s’écria : « A bas la gueuse !
Un nouveau mât! De nouvelles toiles!
C'est trop beau! Au boulot, matelot! »
Et le navire s'éveillant d'un long sommeil
Largua les amarres sous un bel arc-en-ciel.
Le marin et la fée s'étaient surpassés: une vraie goélette
Sortit du port sous spi, escortée d'une nuée d'alouettes
A moins que ce ne soit tout simplement des mouettes
Toujours un peu french- cancannières
Du côté de la Canne -bière.
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in Stellian's stories Avril 99 / Novembre 2009<br />
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Poème posté le 24/11/09