Esquisse solitaire
par Uncynique
par Uncynique
Ô feu qui m'anime
Ô souffle tranchant du divin
J'ai ma place ici-bas, parmi les miens
Je n'ai rien de plus à voir de ces monts que la cime
Le ciel rose, toile infinie des dieux
Étend sa grâce sur l'éternel
En attirant mes yeux vers les cieux
Ce n'est Bucéphale, mais Pégase que je selle
La tapisserie céleste sous mes pas s'effondre
Pour invoquer Pan, Dieu du Vent
Aux larmes roses s'écoulant comme le temps
Sous l'arche nébuleuse, que nul ne peut vendre
Ô solitude, pourquoi me déplaîs-tu
Lorsque je puis avoir compagnie
Et m'enchante quand je suis sans amis ?
Quel loisir divin que la solitude absolue
Ô solitude, pourquoi es-tu la seule
Qui jamais ne m'abandonnera au désespoir
Et qui m'a toujours sauvé ces tristes soirs ?
Je n'avance que si les dieux le veulent
Sombre énergie qui m'anime quand je ne vis plus
Et pourtant il semble qu'avec le bonheur
Mes mots s'épuisent, je suis mauvais joueur
De vue seuls les cieux je n'ai jamais perdu
La pluie noie ma mélancolie par ses pleurs
De joie
Je vois
À l'horizon ténébreux, une flamme, un cœur
Ne t'éloignes pas de moi, tu ne saurais reconnaître ma peine
La langue ne saurait décrire tel lien
Ou chaîne selon que tu te sentes bien
Car ta tristesse est une lame que l'on m'assène
Avec l'astre d'or, ce sont les souvenirs profonds
Qui s'écrasent comme la mousson
Climat ô combien tropical de mes émotions
Je suis un chien, à l'abandon
J'abois après les wagons noirs
Je hurle à la lune qui s'éclipse
Je mords l'indigne solipse
Qui m'ordonne de m'asseoir
Mon cœur vagabonde vers les destins perdus
Ô Soleil parmi les hommes, tu brûles si fort
Ô Soleil si doux, cesse de me choir dessus
Je ne souhaite disparaître mais seulement arriver à bon port.
Ô Amour, jeu auquel je suis si mauvais
Bien qu'il n'en soit pas de ma volonté
Souvent je m'indigne et m'en vais
Mes efforts sont vains et mon cœur torturé
Mon destin n'est que fil de passions ardentes
Mon existence crime contre moi-même
Comme la naissance est mort que l'on sème
Comme l'on s'aime en campagne au soleil abondant
Le temps s'effondre en cascade sur moi
Mes membres se font lourds et mon esprit enlisé
Lorsque de longues secondes deviennent de courts mois
La fatigue est pesante, c'en est assez
Il faut parfois écouter la Nature
Car l'on peut entendre une majestueuse symphonie
Quand les éléments se meuvent dans l'infini
Et quand les cultures, du Soleil sentent la brûlure
Ce même Soleil prophétique m'absout de mes impuretés
Et ce climat d’hiver me renvoit à des saisons passées
A me lamenter, sans cesse, tourmenté par le lot des hommes
Peine, amour, misère, faiblesse; pour avoir péché, en somme
Je suis pétrifié entre Thanatos et la cuisse de Jupiter
Je me sens chez moi dans les limbes plus qu'ici bas
Je perds toute intention sur cette Terre
Si la roue tourne et le vent tombe, c'est à cause de mes pas
C'est une esquisse solitaire que le destin trace
Face à moi, toujours, alors que l'heure passe
Seconde après seconde, la mort approche
Et de plus nombreuses fissures apparaissent sur la branche à laquelle je m'accroche
Le temps devient long, ma vie de même
La vie est une plaisanterie dont la fin est des plus comiques
Suicide, suicide, suicide, seul mot qui me vienne
Sous l'aube de l'insouciance pérenne
De l'innocence de mes airs affables, leur regard sadique
Ô derniers sentiments inavoués
Ô diakosmésis de mon cœur
La grande roue m'écrase, prête à m'achever
Je suis un simple organe sans valeur
Vaisseau de Thésée sans barre à changer
Et pourtant aux planches nécrosées
Je reste lâchement accroché
Je ne supporte plus de n'avoir qu'une corde au cou
Et la mort aux trousses, dans ces abysses sans remous
Si je le pouvais seulement, je ferais cavalier seul
Vers une île isolée, si les dieux le veulent
Pour en finir au plus vite sans aucun remords.
Journal de bord et poème peuvent ne faire qu'un.
Poème posté le 20/12/21
par Uncynique