La danseuse.
par Epiphania
par Epiphania
Tout le jour ont percé les sourires railleurs, elle n’est pas encore femme mais elle attend son heure : dans son corps trop étroit, le désir grimpant, comme une liane épaisse a étouffé l’enfant. Ce soir la foule est dense et les cieux entrouverts, l’été palpite encore en un bal éphémère.
La jeune fille aux bras blancs a rejoint le cortège, le cœur tambour battant comme un fort qu’on assiège ; anonyme et fébrile dans cette nuit sacrée, autour d’elle un abîme… la musique a parlé !
Alors, telle une bête qui découvre ses liens, une force inconnue éveille son instinct : sans gêne ni mesure, ses gestes s’affranchissent, de la raideur obscure qui étreint les novices ; nul ne semble la voir, au milieu des ébats, pourtant elle est la seule, dont la danse est combat.
Anthologie Flammes Vives 2021 (volume 4)
Poème posté le 23/07/22
par Epiphania