Le jardin
par Floreal
par Floreal
le jardin
pour les autres
on est chez nous
mais les oiseaux
ils sont là
tout simplement
de passage
au gré du vent
au fil du temps
et des saisons
et du jour
et de la nuit
sans barrière
sans limite
sans restriction
sans interdiction
sans crainte
un peu
comme nous finalement
mais nous
on inventé la peur
on a inventé l’exclusion
on a inventé l’attaque
on a inventé la défense
il faut des grillages
il faut des murs
il faut des portes
il faut des verrous
on se cogne
contre tout ce qui nous entoure
tout ce qu’on a construit
tout ce qu’on a imaginé
tout ce qu’on a mis en place
pour bagarrer
pour frapper
pour faire la guerre
les hommes
sont si féroces
entre eux
toujours plus féroces
toujours plus polis
toujours plus respectables
toujours plus inhumains
le discours est à la hauteur
de la cruauté
constamment ajusté
constamment actualisé
constamment mis au goût du jour
il faut tenir les rênes courtes
encourager la chasse
traquer la cible
ajuster le tir
la guerre
la guerre
encore et toujours
les oiseaux
passent d’une branche
à l’autre
volettent
se posent
pépient
et si le bruit
devient menaçant
ils s’en vont
ailleurs
ils sont chez eux partout
mais nous …
francis avril
Poème posté le 05/03/23
par Floreal