Elle a bouche cousue mais elle a tant à dire
un fil retient le flot des mots qui sont reclus.
A qui réserve-t-elle son joli sourire?
Ouvre-t-elle ses lèvres à la nuit venue?
La toile immaculée au chevalet posée
seule peut recevoir le profond de son âme.
Ses soupirs se transforment en rayons irisés.
Sous ses pensées avides ses pinceaux s'enflamment.
Elle nous livre son œuvre: elle parle pour elle
traduisant ses secrets en touches de couleurs.
Et la voilà partie, son talent pour ombrelle
porter ses sentiments en douceur, en fureur!
Elle devient cigogne messagère aérienne,
chevauche en la Camargue au coucher du soleil.
Comme des amoureux les arbres se souviennent:
elle les a surpris quand la forêt s'éveille.
Tout près des souks grouillants sur la place ocre et sienne
le charmeur de serpents l'a faite magicienne!
Si le blues l'envahit au détour d'un matin
elle se noie dans le bleu de mystérieuses voiles
et se prend à rêver d'un cirque en son jardin:
devenue trapéziste en liane elle se dévoile.
Volant de toile en toile au pays de ses rêves.
J'ai voulu essayer de trouver son chemin
mais pinceaux et couleurs n'ont jamais eu de trêve
Elle garde ses secrets, en cache les recoins.
Ainsi bouche cousue va, la mystérieuse,
vouloir tout dévoiler serait faits de voyeurs.
Dans son jardin secret fleurit la tubéreuse.....
Qu'elle peigne, peigne encore sans y laisser son cœur......