Comment puis-je te voir?
par Dosto
par Dosto
Mon regard ne me suit plus,
il est lourd et je lui enjambe le pas.
A vrai dire, mon regard est une langue
qui ne fait que lécher les murs de ma mémoire
pour me cracher sur le visage son sang.
Oui, c’est comme ça depuis un temps,
parce que… ma langue à moi, je l’ai offerte, un jour, à un chat
et il m’a donné en contre partie une griffe et un triste ton.
Je gribouille, depuis lors, des maux-vers et des tatous
sur ces mille et une peaux d’abeilles que tu vois là,
mais… qui, maudits, s’effacent, malheureusement,
à chaque lever du soleil, aux premières lueurs du matin.
Je ne suis plus cet alchimiste mystique
qui changeait les larmes en émeraudes
et les plus dures des femmes en d’inoffensives poupettes,
je ne suis plus ce poète aux centaines de belles muses coquettes,
je ne suis, aujourd’hui, qu’un vieux forgeron
qui martèle son verbe avec la tête.
Poème posté le 26/06/13