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Poésie libre / La poésie en flammes
           
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La poésie en flammes
par Jacou
Highslide JS
par Jacou

La flamme d'une chandelle... par Georges DE LA TOUR
Illustration proposée par Jacou


Un condensé de feu, de flamme, un incendie Noie tous ces feuillets composés aux temps jadis, Où l'homme d'aventure amadouait les étoiles Pour en rendre un aspect sur de vibrantes toiles Et dessiner de ses mots les anciens desseins Comme on étale des mots qui fouaillent le sein, Et qu'on aspire invaincu aux vieilles débauches Il y aura toujours pour ces arts de l'embauche... Oui, vieux César, que mes mots amènent en rime Tu fus l'empereur de tous les antiques crimes Et brûler Rome n'en fut qu'un chapitre entier Quand nous voulons aujourd'hui être des rentiers. Se peut-il qu'un mot soudoie notre imaginaire ? Qu'il tisse mille fils où, vibrant de nos nerfs, Il ira quérir dans sa toile mille aspects Fatigant le cerveau dénué de toute paix ? Appelons-nous par ces mots qui sont étincelles L'art d'Apollon revu de manières nouvelles ? Car dix siècles de poésie ont travaillé La langue française, et les vins embouteillés N'ont plus même saveur depuis Villon, Marot, Bus après Baudelaire et Verlaine et Rimbaud Tandis que se noie l'incendie dans tes prunelles Consumés les feuillets épars en étincelles, Je rêve à nos amours qui furent incendiaires Comme toute passion à son seuil liminaire (Je te sais patiente avec moi comme est ta flamme, Et je veux que nous puissions conjuguer nos lames En savante escrime encor durant des lustres, Que demain des serments amoureux nous illustrent) Tandis donc que feuille au vent élève ses cendres J'aspire à la montée, jamais à redescendre Comme ma vie fut trop de fois montagnes russes... Je veux le roc de ton amour, petite puce. Cheminons ensemble en montagne et en forêt, Buvons l'eau des fontaines taries à jamais Après nos passages mouvant les cieux altiers Car nous sommes deux géants dont le monde entier N'épuise pas les contours et l'ombre jetée. Nous sommes pèlerins de l'éternel été, Nos amours jumelles ont pouvoir d'un grand feu Qui illumine de la terre jusqu'aux cieux Et le long des flammèches heureuses qui filent Je jette les mots de toutes mes vieilles îles : Crépuscule, aurore, aube, prunelle dorée Soleil, décembre, étincelle, ambre mordorée. Je fais un grand feu de poésie essentielle Un condensé de flamme, et je le voue au Ciel. Et, pour peu que l'urne ait débordé de ces cendres Je souffle un air léger pour les faire descendre, En tapisser le sol comme effets de roses S'étalant en pétales ainsi que la prose, Et, mourant dans leur sommeil ainsi que les choses Dont on dit qu'elles nient l'Histoire âcre et morose, Je les veux pour nos pas faire un tapis de feuilles, Que, ta main dans la mienne, nous allions au seuil Sur ce pavement d'un sol que nos yeux irisent, Qui nous attend avec ce fond de cendre grise Des ciels fuligineux que les peintres étalent, Tel Friedrich pour le dais de son moine fatal. Et c'est alors que nous sortons de l'histoire Par la petite porte avec cornes d'ivoire...



Poème posté le 12/03/17


 Poète
Jacou



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