Fantaisie en amour mineur
par Banniange par Banniange
"Vision simultanée". par
Umberto BOCCIONI Illustration proposée par Banniange
Et ce fut ce jour d’ennui
Où les heures s’attendent
Dans les bouches avides
D’un métro insipide
Que je les ai enfin vus
Ces rameaux frais de tes cils,
Déposés dans un nid perché
Sur la silhouette nimbée de l'arche
Où des éléphants valsaient sans y voir.
Tous deux, nous contemplions
Le fourneau incrusté d'or
D'une pipe bleue
Que fumait une lune d’argent
En guignant des alouettes malgaches
Exploser en plein vol !
Et nous avions ri comme
Ces placards publicitaires,
Sur les rails des saisons.
La locomotive chantait comme une sirène
Et roulait sans se retourner,
La griffe de la rose que je t’avais offerte
Avait accroché l'écharpe du passé.
Il fallut traverser tant de villes inquiètes,
Et voir chuter tant de colombes assassinées,
S'abriter sous un tournesol en flamme,
Sommeiller dans une horloge brisée.
C'est sur le goulot d'un volcan courroucé
Qu’un consul givré avait dévalé
En poursuivant sa mort,
Que je déposais le bouchon de notre amour.
Bien plus tard, quand un tunnel de lave menaçant
S'élança sur nous,
Rapidement, je sautai en marche
Juste pour construire une gare.
A Marinette et ses mots de tempête et de brise!
La scène se déroule dans un métro , deux passagers s'inventent une histoire d'amour en scénarisant(un peu à la manière des "cadavres exquis") les images publicitaires, affiches de cinéma etc... qui décorent leur voyage jusqu'au terminus où ils sortiront de la gare sans s'être adressé la parole.