La peinture de nos rêves
par Jacou
par Jacou
Böcklin, "L'Île des morts", est le tableau d'un maître
Il ouvre une époque où le rêve atteint sa cime
Plus jamais les toiles ne pourront apparaître
Comme les supports d'un froid, glacial réalisme
La peinture a fini de copier la nature
Depuis la Renaissance on imitait la vie
Maintenant on invente une expression future
Et celui qui regarde a besoin d'un avis
Le Symbolisme arrive alors avec ses songes
L'Impressionnisme esquisse en couleurs chacune heure
Le Fauvisme construit les teintes des mensonges
Le Cubisme efface un monde en cassant son cœur
Des surréalistes voudront écrire en rêves
Tous les artistes sont des inventeurs de formes
L'Art abstrait a puisé là sa rude relève
Il dissout l'espoir de comprendre, effort énorme
Tout art doit vivre sa vie en niant son passé
Sous peine de copier infiniment l'ennui
La peinture a puisé dans l'esprit cet "Assez !"
Que tout jeune à son "vieux" prononce, eh puis la Nuit !
Nuit du délire des fantasmes de Goya !
Nuits que Füssli, que Blake ont tapissé d'angoisses...
Oui, l'esprit voulut cette Nuit qu'il délaya
Et que Van Gogh parvint à peindre dans sa poisse !
Ainsi, quand revient le Jour germe un nouveau monde
La réalité n'est qu'une identité grise
Laissant la photo la prendre sur le fait, sonde
Qui n'explore que fonds, lorsque le ciel s'irise !
Poème posté le 28/02/18