Présentation
Je garde en souvenir une image du Pauvre
L’unique de l’époque où rigoles lançaient l’offre
Aux mendiants surprenants qui miraient de leurs yeux
Les cadeaux en filet pour fous mégots joyeux
En ces années cinquante, un passant tout sourire
Devenait mon complice aux lèvres le plaisir
Amusé devant l’air coquin courant destin
Son tout petit bonheur dès l’aube du matin !
Je l’ai enregistré cet homme dans la ville
Ils étaient tous pareils, même carte civile
La liberté chérie est l’âme du poète
Vit ses mots ses coutumes sans vice ni trompette !
Le portrait retracé au goût de cigarette
Fumant le riche reste en fumée de leurs cendres
Pour ranimer la vie en essence d’ariette
Voici la pure image et ceci sans serviette !
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Ne fait pas semblant elle est lacérée
D’un pas chancelant bien mal assuré,
Supporte un gros poids sous son lourd fardeau,
La croix prêtant vie au trop long manteau
Tissé d’un passé aux fils argentés
D’une éternité fleur en lys dégantée.
Sa main gémissante attend la venue
D’un denier muet au merci fendu
Sans fiole relent, choix du libre arbitre!
Une larme geint assiste ses yeux
S’épanche la manne au cristal glorieux.
Le soir, Ô Divin ! C’est la grande amie
L’espoir qui revient, bonheur, accalmie.
Il scrute l’Infini ce néant capricieux,
Il se mue en archange en câlins capricieux
Tout en pleurant l’étoile éclairant son supplice
Qui se voit en ce ciel savourant le délice.
Son bonsoir, bien que frêle, est loin d’être un adieu,
Se voile enfin l’airain dans son écrin précieux.
Cette vie errante l’entraîne,
Cette existence fait qu’il traîne
Indépendance, aventure
Sans argent ni couverture !
Cette Âme-Esprit, qui vit, grand et beau personnage
Qui de son pur roman ne tourne pas la page !
L’avez-vous compris ?
Cet Homme, en ce Clochard, qui erre et meurt sans cri
Pousse sa plainte en pleurs loin des recoins décrits,
Ce passant incompris !
Polymnie, ce 17 Mars 2016
Ce texte en 12 et 10 pieds – Prose ou poème ?
Poème personnalisé
Parce que je ne veux rien changer à l’écriture sans règles de mes jeunes années
Pour vous raconter l’époque d’une époque après-guerre !
J’ai passé trois semaines à Paris, et touchée, j’écarquillais les yeux
Sur les ivrognes (pour se réchauffer) parmi tant d’autres, assis sur les sièges
Des bouches du métro.
Ma Marraine, Inspecteur général de l’enfance délinquante
dépendant du Ministère de la Justice de Paris, me voyant blanchir, me dit :
Ne t’inquiète pas, nous leur avons fait des abris pour coucher
Avec espace toilette mais ils n’y restent qu’une nuit ils préfèrent l’air libre.
Ils ne désirent que vivre à leur convenance leur indépendance, nous ne pouvons les retenir.
(Cette précision uniquement et sans prétention aucune de ma part, pour préciser la source)
C’est le pourquoi, j’avais précisé dans mon poème « Un trente et un décembre » :
« Mon Dieu que la pauvreté a changé de visage » !