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Un souvenir
par Banniange


Légère, elle danse sur un glacis de givre Et sa jupe en crêpe de soie telle une aile ivre Balaie avec enchantement l’esprit chagrin Que l’ascétique hiver insuffle au matin. Elle tournoie d’aise sur ses patins nacrés Et toutes les années défilent à rebours, Me voici sur un banc, jeune pourtant lassé De toutes ces questions qui taraudaient mes jours. Pourquoi ce vil plaisir à rudoyer l’agneau, Assécher les fleuves et meurtrir le bouleau, A vouloir s’emparer des cils de l’arc-en-ciel Les séquestrer hautain dans un sombre tunnel ? Pourquoi le souffreteux déjà stigmatisé Doit-il être la proie de tous ces quolibets, Sommes-nous les enfants de ces anges rebelles Que Dante a visité dans l’enfer éternel ? Alors que, renfrogné dans de tristes souhaits, Je ployais sous le joug de ces calamités, Je la vis s’avancer sur un miroir gelé Pareille à une elfe venue de sa forêt. Elle glissa vers moi comme une vapeur d’or, Puis ses doigts délicats posèrent sur ma main Une rose des neiges aux reflets corallins, Fraîchement cueillie sur les flancs du mont Thabor. La fée disparut sous les rayons du soleil, Demeura dans ma paume une fleur sans pareille Qui remuait doucement en quête d’existence, Comptant sur ma chaleur pour sa reviviscence. Et je compris soudain dans ce don si fragile, Que l’offrande seule restait l’œuvre sublime A ne jamais surseoir même à l’âge sénile Quand retentissent les cloches de l’heure ultime. J’ai remercié alors ma jeune ballerine Dont la valse gracieuse et l’allure enfantine Ont exhumé ce passé enfoui dans les sables, Où avait sommeillé ce trésor ineffable !



Poème posté le 23/01/17


 Poète
Banniange



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