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Chatrains
par Salus

Highslide JS
par Catriane

peinture acrylique


Je hais du chat l’ignoble patte La moustache et le regard faux Pourtant la souplesse m’épate De ce monstre au pelage chaud. _ Le ronronnement reposant du tigre Est partagé par l’espèce à l’œil vif Exquis massage de l’âme où l’on vibre Au tréfonds de l’être contemplatif. _ La douceur et le poil suave du greffier Sont comme la beauté du plus douteux des anges ; On l’aime, il nous capture en des transes étranges, Mais il est fier, il feint, nul ne peut s’y fier. _ Aiguilles, pelote au pelage doux, Petite machine aiguë, effilée ! Souple, affûté, félidé des égouts, Griffon, vouivre aux enfers affiliée ! _ Patte en velours, ton ronron ment, Tu n’es, sordide opportuniste, Câline au solitaire triste Que par intérêt - carrément ! _ Minet, qui joue avec tout ce qui bouge, Arrose en douce - au salon - je vois rouge ! De l’astrakan qu’il compisse, le poil ; Le tapis pue, il, minou, risque un pal ! _ Chat botté, chat-huant, chacal, Abyssin regard de rorqual, Par Baudelaire ou par Chagall Peint par tous, pour l’œil un régal ! _ Foin de ce qu’il n’aime ! - Ni l’eau, ni le froid - Donnez-lui le blême Lait, nectar qu’il boit. _ Leurs amours tumultueuses sont Du démon la trace indubitable Rien en eux n’est pur, saint ni fiable Pourtant l’ange aux félins se confond. _ Sur mes genoux chauffe un chat, L’hiver crache son grésil, Il baille et je vois bien qu’il Songe au poisson qu’il pêcha… _ Il me regarde avec son œil doré On le dirait de Gustave Doré Il est exact qu’on pourrait l’adorer Tout aussi bien eût-on pu l’abhorrer. _ Douceur voluptueuse des Ventres ronds et pattes pelues - Si jamais sont ces rimes lues, Encensant ces félins guindés. _ Si sa queue est cassée, oui ! Son poil est splendide ; Facilement hâbleur, le superbe angora Prétend de Séléné – quand ce n’est pas de Râ, Que légitimement, des dieux vient tout son fluide ! _ Dans le félin gît un sphinx qui s’ignore, Terriblement, quand il chasse et se fend, Toute proie, ailée ou souris, ressent L’ivresse affreuse au baiser carnivore.  _ Il est, de griffes, rétractable, Sa langueur ? un rêve d’enfant ! Mais son cri frôle l’olifant, Fou furieux miaulant comme un diable ! _ Dans l’œil atone et d’or du fauve sublime, Dorment des expressions et des rêves longs Qui, dans son ventre creux, voués aux violons, Incubent aux boyaux - porteur de quel crime ? _ Du chaste chat, l’auguste queue Pencherait inversement que, Au pourchas de quelque gros rat, L’équilibre en sert l’odorat ! _ Le félin d’Ophélie, A la fée affiliée, Des eaux s’est défilé ; Se noyer ? C’est folie ! _ Tu ne remettras, bas les pattes ! Pas les moustaches sur mon lit Car des chats, dans le Livre on lit Qu’ils sont démons, diables, pirates ! _ Farauds mistigris, Pupilles fendues ; Aux nuits défendues Tous les chats sont gris ! _ En moi dort à jamais un matou, Leste queue enroulée à son cou ; Mais tout sommeil félin parcellaire N’est que trêve et fugace repaire ! _ Chats d’ermites, Chattemites ! Abyssins Médecins. _ Minet qui mord mon pouce me doit Pour tant m’avoir attaqué le doigt L’inspiration que d’avec la plume Et mon index le poème allume. _ Chat botté Bachoté : Peu coté, Bah ! Beauté… _ Enroulée en un sommeil lourd, Au matin, quand le soleil sourd, Les souris de chasser, s’arrête Chaque chatte - et le rat halète ! _ Once, ocelot, vrai félin de gouttière, Raminagrobis ou grippeminauds, Harets errants, lynx, servals chemineaux, Princes des nuits, discrets rois de la terre.



Poème posté le 05/04/17


 Poète
Salus



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 Illustrateur
Catriane



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