L'étranger.
par Isabelle Chevalier
par Isabelle Chevalier
L'étranger vers son but marcha si longuement
Qu'un matin il fut pris d'un moment de faiblesse,
Mais il persévéra, poussé par son hardiesse,
Avant de se poser sous le grand firmament.
Venant le tourmenter, la faim se fit sentir,
Alors il quémanda puis commit une faute:
Il devint le voleur de son généreux hôte.
C'est rempli de remords qu'il parvint à s'enfuir.
"Nécessité fait loi" pensa le malheureux,
Voulant se rassurer en disant ce proverbe,
Avant de zigzaguer entre la route et l'herbe
Pour mieux s'accommoder d'un bas côté boueux.
Quand son corps fatigué se mit à transpirer,
Le froid et un virus ayant fait alliance,
Le fiévreux fut sujet à une défaillance
Et l'horizon grisé finit par chavirer.
Ayant rouvert les yeux, aux abords d'un chemin,
Le malade épuisé se découvre sans force
Et son pied douloureux lui fait craindre une entorse ;
"C'est la poisse" dit-il en secouant sa main.
Allant clopin-clopant, aidé par un bâton,
De loin il aperçoit la police en patrouille.
Le hélant durement, ils lui flanquent la trouille
Puis un joli minois crie tout en l'agrippant.
Son larcin dans le dos, le pauvre est condamné
La fuite avec son pied sera bien impossible.
Quand on ne peut nier la joute est inutile,
Devant ces coups du sort, l'homme se sent damné.
Le 24 février 2016.
Poème composé à partir de mots imposés, en gras dans le texte.
Poème posté le 07/07/17