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Des utopies
par Banniange
Highslide JS
par Banniange

"Les enfers". par Desiderio MONSU
Illustration proposée par Banniange


Volez, planez, très haut, dans l’éther insondable, Emportez nos rêves sur vos ailes nacrées, Que tous ces nuages où s’enfuient les années S’en reviennent un jour chargés d’antiques fables. De ce roi de Thulé et de sa coupe d’or, Où brillait l’image de son précieux trésor Maintenant emportée par de noires rafales Dans les eaux amères aux plaintes sépulcrales. Sur le continent Mu vivent les Antipodes Dont les pieds inversés vont rebrousser chemin, Convertis, apostats, ils mystifient les codes Tartuffe le matin et le soir bon Scapin. La dame à la licorne attire les chasseurs Sur sa tapisserie où va saigner son cœur, Le Blemmye sans visage et le Monocle hautain, D’un prieuré, pénitents, sont les seuls paroissiens. Sur la croupe flamboyante des hippogriffes, Trouvera-t-on enfin ces terres bienheureuses Où coule le miel blond et danse la scabieuse Où l’ardeur du soleil enflamme les hauts ifs ? Eldorado, ce paradis du nouveau monde ! Ni tes fruits généreux ni tes mines d’argent Ne feront oublier ces massacres immondes, Ces ruées sauvages, ces rivières de sang. Avalon, Avalon, ta montagne sacrée, Noyée dans des brumes que suscite la fée, Abritent des grands lacs d’émeraudes fumantes Où brille Excalibur dans une main flottante. La prestigieuse Asgard, ses palais de basalte, Se sont tous effondrés dans un long hurlement, Crépuscule des Dieux, que d'horribles tourments ! Quand le ciel s’assombrit, seule la mort s’exalte. Au pays de Cocagne aux délices véniels, Les panses sont gonflées comme Pantagruel, Des cornes d’abondance offertes aux passants Moisissent en-dessous d’un gibet menaçant. Montségur fracassé, ce rocher du vertige, Préserva en martyr le secret des Cathares, Un St Graal mutilé, dépouillé de prestige, Que quelques nazillons recherchèrent, hagards. Des îles Salomon où coule le Pactole S’embarquèrent jadis les colonnes du temple, Qui à Jérusalem fut un féal symbole, Avant d’être Salem aux brûlés pour l’exemple. C’est sous l’Himalaya que s’étend l’Agartha* Dans un cocon glacial dort le dernier archonte Qui se réveillera quand sonnera le glas Pour séparer les justes des fils de la honte… Et combien d’utopies traversèrent les mers Portés par les désirs d’abolir les enfers, D’ordonner les cités comme un grand horloger, Une ruche immense où chaque homme est pétrifié. S’il arrive au savant, enlacé à sa muse, D’inventer des pays ou jamais rien ne s’use, De voir comme une orange sa terre si bleue Devenir fruit pourri, rejeté aux lépreux. Qu’il se rappelle alors que toute perfection Dans sa quête absolue engendre des démons, Que si la pureté enchante les azurs, Elle éclaire souvent les charniers de l’impur.

L'Agartha est une cité, un royaume, ou un monde souterrain mythique. Sa description est apparue dans la littérature française au XIXe siècle au sein d'ouvrages romancés témoignant de légendes et de mythes hindouistes et bouddhistes. Le thème réapparaît au début du XXe siècle avec le témoignage, contesté, d'un universitaire aventurier ayant parcouru la Mongolie. Cette légende se lie ensuite aux mythes des mondes disparus (Hyperborée, Atlantide, Lémurie), et à partir des années 1950 aux théories de la Terre creuse. Il a été adopté par des mouvements New Age. L'Agartha est en général présentée comme un monde idéal dépositaire de connaissances ou de pouvoirs surnaturels.

Poème posté le 16/07/17


 Poète
Banniange



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