Cuivres
par Salus
Je dirai la langue superbe
Et le ton complet des palettes
Du sens qui court comme au vent l’herbe
Ondule sous les gypaètes,
Clous plantés aux cieux turbulents,
A l’à-pic des troupeaux bêlants.
Et je ferai sonner, langage,
Les sequins aigus de tes notes
Sur les graves accents sans âge,
Pendant des tessitures hautes,
De ce musical impromptu
Auquel l’esprit serait un dû…
La mélopée ondulatoire
Est légion, qui geint ou qui scande
Dans tout terne et banal prétoire,
Une harmonique en tout vivante !
- Même en pensée un chant paraît,
Mais il est comme un chat haret :
Furtif, sauvage dans sa danse,
Plus farouche encore qu’agreste,
Plein des contrepoints du silence,
Mais quelque mélodie en reste…
Poète, détecte, au travail !
Vaille que vaille un peu ce rail,
Fil conducteur de tout le rythme
Du discours dont l’hymne transperce,
Qui de la péninsule à l’isthme,
L’émergé, qu’une langue berce…
…Et fais-nous résonner les gongs
Du timbre, en tes cuivres oblongs !
Poème posté le 12/09/17