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Le fils de l'homme
par Banniange
Highslide JS
par Banniange

The descent of Christ into limbo par Giovanni BELLINI
Illustration proposée par Banniange


Quand rabbi Ieschoua but à son dernier soupir La larme enténébrée d'une étoile aux abois, Il sut qu'il ne pourrait vaincre le vil empire Sinon de le traquer dans le ciel en émoi. L'archange aux yeux mauves accueillit le messie Avec la dignité qu'il sied à un sauveur : « Viens prendre possession, ô toi, mon beau seigneur, De ton vaste royaume où l'amour sanctifie ». « Vois ta Jérusalem, vibrante de lumière, Ses temples de marbre, ses blancheurs virginales, Ses frises de jaspe, sa coupole en cristal, Ses chandeliers en or, ses murs de jade vert ». Mais le fils de l'homme écoutait les cris lointains. « Sens ces subtils parfums qui offrent l'allégresse, La sensuelle myrrhe et l'encens si puissant, La suave cinnamone et le benjoin grisant, La fleur de l'oranger que le zéphir caresse ». Mais le fils de l'homme écoutait les cris lointains. « Allons, que me veux-tu, tant de réjouissances ! Alors que dans l'abîme explosent les souffrances ? ». « Ce sont les réprouvés, nul ne peut les sauver, Des monstres assoiffés, nul ne peut les aimer ». « J'irai donc visiter cette légion damnée Afin de m'assurer qu'elle est bien condamnée ». Il fallut parcourir des plaines terrifiées Par des vents ricanants et des masques sanglants Ballotés aux branches des saules grimaçants Sous les sombres lueurs d'une lune éplorée, Il fallut traverser un fleuve vénéneux Où braillaient des orques couronnés d'une mitre, Des serpents vagissants, des léviathans furieux S'enroulaient pesamment dans une immense huitre. Le lieu maudit atteint offrait un tel spectacle Qu'il effraya même le maître des miracles, D'horribles tortures, des hurlements sans fin, Qu'avaient-ils donc commis pour vivre un tel destin ? Quand il vit devant lui le plus épouvantable, Un homme au crâne ouvert subissait l'innommable, Une goutte de feu à toutes les secondes Tombait sur son cerveau comme une larme immonde. « Cela suffit, assez d'horreur ! » dit le Béni, « Quoiqu'il ait, fait rien ne mérite un tel gâchis !  Je vous ordonne, démons, de le libérer, A sa place, vous me mettrez sans plus tarder ». Dès qu'il poussa son premier cri d'enfant perdu, Tout se mit à trembler et l'enfer disparut.

Inspiré d'une allégorie de Jean Cocteau dans sa pièce "Bacchus".

Poème posté le 31/01/19 par Banniange


 Poète
Banniange



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