C'est le vent qui accourt, qui surgit sur les plaines,
Qui s'enroule au ciel brut, qui se plaint, qui rugit,
Qui se tait, qui s'endort, qui renaît, qui mugit,
Qui s'en va déchirer les aurores lointaines …
C'est le trot, le galop du cheval sous la nue,
C'est le sabre élevé, c'est le cri des guerriers,
C'est l'élan des meilleurs, des premiers, des derniers,
C'est l'ailleurs, l'horizon, c'est la terre inconnue …
C'est le train qui s'en vient de là-bas, de Russie,
Son éclat, son appel, ses arrêts, ses départs,
C'est son nom effleuré, son renom, nos regards,
C'est la ville attendue, c'est la steppe engourdie …
C'est la vie qui nous prend, c'est sa danse et sa braise,
C'est la mère et l'enfant, les vieillards, les époux,
C'est le froid, l'air glacé de la lune et des loups,
C'est la mort acceptée, c'est le jour qui s'apaise …
Poème écrit selon le rythme ternaire omniprésent dans la musique mongole,
ce rythme figurant le galop des chevaux à travers la steppe.
Deux groupes musicaux ont accompagné l'inspiration de ces lignes :
- "Violons Barbares", trio tradi-moderne constitué d'un Mongol, d'un Bulgare
et d'un Français,
- "The Hu", groupe heavy-metal originaire d'Oulan-Bator, le mot "Hu" correspondant à la racine de celui qui, en mongol ancien, signifiait "Humain"