Emily Dickinson
par Epiphania
par Epiphania
Elle écrit quand la peur de se cogner aux autres,
Loin du vide la pousse à s'adosser aux mots,
Pour chanter l'ancolie et le pain à l'épeautre,
Le thé son doux nectar, le jardin son berceau.
Aux sermons sentencieux dont le langage austère,
S'écorce comme un fruit à la peau trop amère,
Elle préfère les cris des oiseaux de passage,
Sur le banc isolé d'un paradis sauvage.
Promise sans mari et soeur sans religion,
Sa blanche allure abrite une intense passion,
Scellée dans les coffrets d'une vie domestique :
La révolte éclatante et le verbe pudique.
Dans sa chambre, recluse, s'engouffre un coin de ciel,
Chapelle de fortune où grandit la pensée.
Et quand la nuit, secrète, abolit le réel,
Ses poèmes fleurissent comme un vivant herbier.
Pour en savoir plus sur Emily Dickinson :
- Lire "Les villes de papier" de Dominique Fortier : https://www.grasset.fr/livres/les-villes-de-papier-9782246819875
- Voir "A quiet passion" de Terence Davies : https://www.youtube.com/watch?v=jSgvbkppG64
Poème posté le 14/04/23
par Epiphania