Je fouinais l’autre jour au fond de mon grenier,
Parmi les bibelots parsemés d’arantèles;
Cachée dans un recoin, j’ai soudain retrouvé
La canne de grand-pèr’, sa compagne fidèle.
Elle avait traversé les aléas du temps
Depuis les jours pourris de quatre années de guerre
Où le soldat trompait son ennui en sculptant
Un beau bâton de bois tiré d’une lisière.
On y voit sur la tige s’enrouler un serpent
Comme s’il s’agissait de quelque caducée
Conçu pour éloigner la peur de l’Allemand
Et rassurer les gars blessés dans les tranchées.
Au retour de la guerre il l’avait conservée;
Parfois il cheminait, le pommeau bien en main;
Songeait-il aux combats, aux horreurs de l’armée,
En goûtant à présent la paix de son jardin?
La canne est un souvenir de 14-18.
Lié au thème "nostalgie".