la belle et la bête
par Rerji
par Stapula
Dans une forêt profonde, couverte d'épineux,
Vivait dans son château, un monstre sanguinaire;
Il était doté de tout ce qu'offre notre imaginaire
Tout en lui était laid, si ce n'était ses yeux
Qui reflêtaient, limpides, comme de l'humanité.
Dand ce château lugubre,venu du fond des ages,
l'inerte s'animait pour saluer son passage,
C'était là, à ses ordres, la domesticité.
Les nuits de pleine lune,à son corps défendant,
Il sortait au dehors et se tordait le cou
Pour hurler à la mort comme le font les loups,
Ses ongles devenaient griffes et s'allongeaient ses dents.
Du village d'à côté, une fille , point sotte,
Refusait a son père un mariage convenu
Et plutot que d'être livrée, au plus riche venu,
Décida de rejoindre le couvent, d'y devenir dévote.
Le courroux du père, s'entendit bien au delà du lieu,
A l'orée maléfique il traina l'ingénue
Et lui ordonna d'y penêtrer, seule et toute nue.
A cela ,je vous veux obéir, père, je vous fais mes adieux.
Dans les buissons de ronces, elle se couvrit de sang,
Flagellation, renoncement,la mort était sa quête,
Jusqu'à ce que tout à coup, elle découvre la bête
Par une main velue, recouverte d'un gant.
C'est tout ce qu'elle put voir, elle perdit connaissance,
Et elle se réveilla au château, vêtue comme princesse.
Pendant des jours et des jours, elle chercha sans cesse
A trouver son sauveur, à faire sa connaissance;
La bête se cachait,conscient de sa laideur,
C'est à la dérobée qu'il admirait la belle,
En se posant la question, est-elle vraiment celle,
Celle qu'il attendait, depuis la première heure.
Dans ses plus beaux atours, il se montra à elle,
Elle eut un recul, devant l'abominable,
Une telle laideur était inconcevable
Pardonnez moi!...Soyez à moi la belle!
Je vous aime et ne demande qu'un baiser,
Votre répulsion devant moi et bien compréhensive,
Par pitié madame , ne la rendez pas excessive
Je me mets à genoux, dois-je vous supplier?
Devant les larmes de la bête,les yeux fermés, la belle se pencha
Et déposa un baiser dessus le front velu,
Toute tremblante d'effroi, notre belle ingénue,
N'osant rouvrir les yeux, doucement se redressa.
Merci mon amour, dit le prince charmant
Sans rien savoir de moi, il fallait que tu oses,
Tu me redonnes vie,vois ma metamorphose,
Mon royaume est à toi, veux-tu être ma reine?
Je ne sais mon seigneur,ce qu'en dira mon père!
Sans doute, en sera t-il heureux, tout au moins je l'espère,
Je ne voudrais pas par deux fois,lui causer de la peine.
L'histoire s'arrête ici, elle se perd dans le temps,
Tout le village en liesse, fêta le retour en ces lieux
De la belle ingénue et du prince amoureux,
Ils se marièrent, on dit qu'ils eurent beaucoup d'enfants.<br>
Je dédie ce poème au grand maître Jean Cocteau
Poème posté le 16/09/08