Heureux qui comme Ulysse...
par Tanit
par Tanit
ne me dis plus rien
laisse-moi la lampe
dans ce vide noir
où je me retiens
il n'y a personne
sur les pavés morts
seul mon pas résonne
la ville est muette
exsangue elle dort
des lambeaux de fêtes
s'attardent encore
un vent lourd y traîne
heurte des volets
geint dans des persiennes
balaie des allées
il n'y a personne
ville abandonnée
où mes pas résonnent
après tant d'années
dans des bassins vides
la ronce a poussé
et disloque avide
des pierres scellées
des souvenirs volent
partout soulevés
luxuriance folle
jaunis
délavés
le temps barricade
les années enfuies
les rodomontades
des nombreux amis
sont des lettres mortes
qui ont fait long feu
que le diable emporte
à la queue leu leu
la nuit m'effiloche
m'use à petits coups
ma ville-fantoche
ne tient plus debout
des relents de soufre
me piquent aux yeux
déjà je m'essouffle
et vacille un peu
plus rien ne m'accroche
me voici au bout
j'ai raté le coche
et rejoint mon trou
Poème posté le 10/12/08