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Deuil
par Louis Vibauver


par Fan


Une étoile a brillé De ses tous derniers feux Pour s'éteindre à jamais Dans le néant des cieux. Elle était bien menue Pas plus grosse qu'un point Et pourtant dans les nues Ell' se distinguait bien. Elle pouvait paraître Falote et bien discrète Mais pour qui savait voir Ell' luisait plus qu'un phare A l'image du Nord Elle était un aimant Pour attirer très fort Un mari, des enfants. Cinquante ans de bonheur Ne durent qu''un' seconde Quand leurs jours de douceur Rendent si beau le monde Bien plus fort qu'un séisme Ou autre cataclysme, Dès qu'elle a vacillé Le ciel s'est écroulé. Comme lors du big bang Tout explose et tout tangue Pour rester sans repère, Effaré, solitaire. Le ciel s'est obscurci Faisant place à la nuit Car le soleil lui-même A fui de mon système: Lors, comme au fond d'un puits, Tout empli de mes pleurs La douceur de la vie A perdu ses couleurs Cinquante ans de bonheur Se glac'nt en un' seconde Et les jours sans douceur S'écoul'nt à se morfondre Combien de candidats Seraient prêts à signer, Yeux fermés, un contrat Aussi pérénnisé! On est bien exigeant Pour vouloir plus encore Et quand un bras se tend On le tir' jusqu'au corps. Depuis ce 9 Novembre Bien que seul dans la chambre, Elle est toujours bien là Au plus profond de moi: Ces années de bonheur Gravées là dans ma chair, Je les porte en mon coeur Où ell' vit comme hier. Cinquante ans de bonheur Gravés là dans ma chair, La portent dans mon coeur Vivante comme hier. Une étoile a filé Mais il faudra compter Bien des années lumières Pour qu'encore elle éclaire. Il n'en faudra pas tant Pour que vienne le temps Que le corps enfin las J' la retrouve là-bas. La mort est désirable Pour rejoindre son lit, Qu'encore insépables Nous soyons réunis. Cinquante ans de bonheur Sont gravés dans ma chair Et son amour au coeur Adoucit mon enfer. Cinquante ans de bonheur N'est pas l'éternité La mort ne fait plus peur Pour mieux la retrouver.

Une autre atmosphère que celle de ces joyeux corbillards d'antan chers à Brassens mais il faut savoir respecter et se plier à la souffrance lorsque celle-ci atteint de tels degrés.<br />
Le texte a été écrit pour partager la douleur de mon beau père à la mort de son épouse.


Poème posté le 01/02/11



 Poète
Louis Vibauver



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 Interprète
Fan



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