Dans le noir, le corps n'est plus, une mort sans visage
rien que des mots flottant sur une surface grise, douce et ouatée
le blanc bleuté d'apparaître et les mots sans maux de voguer sur les nuages
la lueur blanche au loin vers un tunnel vide attire, aimantée
et de s’y laisser happer dans son irradiante chaleur
tout emplie de ce désir de vivre, fabuleux moteur
qui ramène à la vie, à la souffrance
aux maux qui rendent fou de douleur
non, l'espoir est un leurre
vouloir vivre, survivre, revivre
la vie est là toute déchirante
s'y accrocher avec des forces venues d’ailleurs insoupçonnées
les puiser et les renouveler avec tous les éléments conjugués
le Bien et le Mal ont un sens, les valeurs prennent forme
la route est longue, la force est en soi
l’exil demeure un choix
les amis s'évanouissent apeurés
la vie, le corps en perpétuelles reconstructions
la vie domine, la vie est reine, elle appelle la vie
sortir du coma, survivre, revenir à la vie
l'aimer à l’infini, sans aucune modération
si fort que tout se renverse
dérision déboussole bouleverse rend amère
unique cap à suivre vivre ici et maintenant à jamais
espoir ou futur fondus dans l’oubli
vivre: un combat dans la dignité
vivre: l'osmose avec notre trinité
terre ciel mer
parier et oser
le noir devient rosé
les bleus deviennent richesse de l’âme
le blanc cadeau des cieux pour reprendre son envol
fermer les yeux: un rêve, un concentré d'émotions fécondes
garder les yeux ouverts: vivre intensément chaque seconde
Seule fin concevable : mourir vivante, foudroyée en plein vol