Johannes Vermeer
par Jacou
par Jacou
Johannes, tu as peint les gestes doux des femmes
Qui, dans les intérieurs de leurs maisons tenues
Forment des voeux secrets, avec sûreté d'âme
Et voient passer le siècle en regardant les nues
La Hollande du temps, dans son beau siècle d'Or
Est un riche pays de négociants austères
Dont le souhait très cher est de décorer d'ors
Leurs foyers protestants, succès des vies sur Terre
Les églises sacrées ont des allures sobres
Mais c'est par des tableaux, des bijoux, des parures
Que ces bourgeois nantis, par les soirées d'octobre
Profitent d'exister, cadrés comme serrures
Johannes, est-ce là ce que tes tableaux peignent ?
La tranquille quiétude et la richesse heureuse ?
Plutôt t'attaches-tu à un souverain règne
Célébrant la beauté de la femme amoureuse
De rares toiles, donc, mais en majesté, douces
Les femmes des bourgeois sur qui repose un monde
Celui, précautionneux, de féminités rousses
Qu'en maître de lumière tu as capté, blondes
La dentellière, et le collier, et la laitière
Perle ornant la fille, la leçon de musique
Etoffes de velours, pâte pleine et entière
Ta peinture éblouit, elle est dense et physique
Tu possèdes ton art, cher père de famille
Car tu connais la vie, et surtout ton épouse
Par elle infiniment comblé de ce qui brille
L'amour, non l'argent roi, dessous ta simple blouse
Tu es pauvre, mais c'est l'amour qui te transporte
Nous le sentons à voir tes superbes images
Où sont éternisées, sur leurs seuils, à leurs portes
Tes dames rayonnant sous un soleil d'hommages
Poème posté le 26/03/18