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Le Djinn d' Onyx
par Gorth


L’astre volcanique brûlait avec vigueur sur la dorure des grains de sable, changeant ceux-ci en une mer de feu. Un éphèbe, les pieds nus, vêtue d’un alesho teintée de reflets indigo, d’une djellaba couleur moka, s’avançait agilement dans l’erg. Il avait en bandoulière le fusil que son père lui avait offert, dans l’espoir qu’une gazelle imprudente s’abreuvant de l’eau claire d’une oasis se présenterait à ses yeux. Au- loin, il vit des garas effrités qui subissaient la chaleur infernale d’un soleil de plomb. Le jeune homme cherchait une dune de sable où il pourrait enfin trouver un peu d’ombre. Il pourrait se reposer et boire un peu de thé vert pour se désaltérer. Mais il devait faire attention, il n’en possédait qu’une quantité limitée dans sa petite outre en peau. Il s’allongea au pied d’une dune de sable, ouvrit sa gourde et prit quelque gorgées du breuvage et il s’endormit sur le gigantesque brasier beige. Rêvant de se baigner dans une oasis qui aurait soudain surgis de terre, il fut éveillé, par un cri au loin. C’était surement quelques fennecs qui se disputaient une proie. Mais le cri ressemblait à un gémissement, un cri de souffrance, qui était couvert par le Dzhari. Il s’en dégageait une douleur immense. L’adolescent s’approcha prudemment du bruit, il se trouvait à cinq cent mètre de lui. Il braqua son fusil prêt à faire feu. A moitié enterré, un homme sévèrement défiguré venait de mourir dans d’atroces souffrances. Il avait la peau blanche, et tenait étroitement dans sa main une vieille lampe à huile et dans l’autre une pierre d’onyx craquelée. Le jeune homme prit la pierre, jeta au loin la lampe et regarda de plus près la macabre découverte. L’homme avait des lésions, son corps remplissait les narines d’une exhalaison méphitique, il s’était vidé de son sang et maintenant il faisait le festin de scorpions translucides. Ceci l’écœura. Il regarda de plus près son autre découverte, sur le caillou était écrit en ancien arabe « Sers –moi, je t’exaucerais ». Le jeune homme regarda le cadavre de l’homme, il était encerclé par des pierres de la taille d’un poing. Il fit le vœu de devenir riche. Soudainement le sol se fissura et des monceaux d’or surgirent de nulle part. Il hurla : « Me voilà riche ! ». Il se jeta dans son or et attendit des heures ainsi. Il se demanda alors comment il allait pouvoir emmener tout ce trésor avec lui et comment il allait annoncer la nouvelle à ses proches, à présent le monde lui appartenait. Il essaya de se relever mais en fut incapable. Comme si un enchantement méphistophélique le tenait prisonnier. L’or sous lui n’était plus qu’un amas de roches sans valeur. Des petites filles blondes vêtues de robes blanches se tenaient devant lui, elles avaient toutes sur les yeux un bandeau de lin maculé de sang, elles pointaient du doigt le jeune homme et elles souriaient. Elles prirent les roches les plus imposantes et dirent : « Fais un vœu ». « Je veux sortir de cet enfer ! » hurla le malheureux. Les petites filles jetèrent les pierres de toutes leurs forces sur le corps du jeune homme. – « Ainsi nous t’exauçons ! »

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Poème posté le 06/12/14



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