Passage manqué
par Coroner
Je revois sur mon épaule encore tremblante
comme un cœur sensible, ce soir assommé,
Ton sourire buvant mes paroles errantes
Dans cette chambre blanche où je n’ai rien osé.
Je te proposais de lire mes premiers vers
Pour retarder cette échéance naturelle,
Par des subterfuges maladroits et primaires
Je m’éloignais à jamais de ta soif charnelle.
Vaincre ma statue pour effleurer sa main prête
C’est l’un de ces moments perdus que je regrette.
On s’est endormi dans des discussions profondes
Autour du symbole instable de l’éphémère,
Je ne t’ai jamais retrouvé dans l’ordinaire,
Partie séduire les autres étourdis du monde.
Dans le désordre de mes instants égarés
Parfois je repense à ton âme survoltée
Qui provoquait ces remous dans mon innocence
Pendant la traversée de mon adolescence.
Si vous me posez une question indiscrète :
Plonger quelques heures dans ses idées secrètes.
Poème posté le 05/04/18