L'aquarelle
par Automnale
Tu marchais rue d'Almeria
Avec ton carnet de dessins.
Ton regard de noisette sauvage riait.
Je me serais bien accroché à tes hanches,
Qui chaloupaient,
Mais, indifférente, tu passais,
Vêtue d’un petit pull à zip moulant tes seins.
Un soir que la rivière caressait
Ses galets blancs,
Au clair de toi,
Que je rêvais d’un pont sur tes rêves,
D’une femme aimée,
Tu courais square de la Maritza
Avec tes croquis de lilas.
Il fallut attendre l’hiver,
Le frisson polaire,
L’envol des derniers colverts,
Les larmes gelées,
Le bois des amants déserté.
Sur mon chevalet, des teintes automnales t’ont inspiré
Une aquarelle inachevée.
Nos palettes se sont colorées,
Par touches de légèreté.
Nous semions des poinçons d’orfèvre.
Une sublime chanson de Barbara coulait de ta voix.
Et, sur mon vieux piano,
Les touches sombres
Tremblaient de toi.
J’ai défait ton petit pull à zip,
Me suis accroché à tes hanches,
Qui chaloupaient.
Ton regard de noisette sauvage
Ne devenait pas très sage.
Sur le pont de nos rêves,
Flottaient des esquisses sensuelles.
Quand revinrent les bartavelles,
La primevère,
La luminosité sur la rivière,
Tu délaissas ton aquarelle.
Et, sur mon chevalet, restèrent
Comme des feux de broussaille
Dans des cheveux en pagaille.
Automnale
Poème posté le 17/01/09