Au pied de l'immense chêne vert
Qui borde les esprits disparus
J'ai croisé l'ombre qui te ressemble
Sans vraiment pouvoir la reconnaître
À l'idée de te croiser à l'heure
M'aide à condamner la médiocrité
Qui m'habille crûment la pensée
Dés que je dévoile le visage
De la réalité désastreuse
Qui nous asservie à petit feu
D'un souffle sur toutes ces branches
Je libère toutes ces années
Perdues ou disloquées malgré tout
Le courage ou l'envie qui m'indigne
Parler comme écrire ne rien dire
Se taire s'incliner obéir
La poésie ne sert plus à rien
Si ce n'est à projeter ton ombre
Sur le mur d'en face pour rêver
Tu me manques ne dis pas ton nom
Je perdrai le désir de m'enfuir
Et pourtant j'irai chez toi dormir
╭∩╮(︶︿︶)╭∩╮
Seul reste le poète sur la scène
Qui se croise et décroise dans l'ombrelle
De ses heures lasses à écouter
La note étourdissante et silencieuse
Qui déploie l'aile nommée immortelle
À la découverte de l'oiseau rare
Proche des vautours gorgés de chair tendre
Les cerfs-volants peignent le ciel violet
D'ombres et de lumières d'alphabets
Inconnus à ses lèvres carnivores
À ce baiser bleu échappé au temps
La muse cultive le sel des airs
Là sur la plage du marais salant
Le vent élève de vagues rumeurs
Par-delà le cimetière où danse
La noirceur troublée d'ogres nuageux
Au milieu de ses ficelles de mots
Qui s'emmêlent à ses feuilles sanguines
À tous ses songes de son livre noir
À ses pages tourmentées et pauvres
La pluie efface les dernières traces
De ce dialogue devin ventriloque
J'ai serré si souvent la mort de près
Qu'elle me semble aujourd'hui m'étrangler
La foule fuit il n'y a plus de drogue
Seul reste le poète à la morgue