La sorcière et la fée...
par Fanch
La sorcière se tait, à l'entour d'une enfance
Quand il est en son lieu trop d'émotions nouvelles,
Elle attend sans un mot, guettant les circonstances
Qui nourrissent les pleurs de leurs peines cruelles.
La fée se fait prodigue, elle danse à l'infini
Les contes qu'elle écrit pour la douceur de l'âge,
Elle protège les pas de l'être sans appui
Qu'elle dit sans destinée…si ses choix ne sont sages!
Puis la sorcière vient, pour s'offrir en Circée
A l'improbable Ulysse en son adolescence,
Ou se faire Dom Juan pour jeunesse apeurée
Et laisser d'une Elvire se perdre l'innocence.
La sorcière s'amuse, elle désole nos ans
Et se fait vitriol pour ronger les cœurs tendres
Qui nous étaient pourtant, d'avant que l'on soit grand,
Une exquise fêlure de nos âmes à vendre.
La fée nous accompagne et ainsi va la vie,
Aux chemins balisés nous éloignant du pire,
Ils se font de traverse, au présent qui nous fuit,
Quand l'on voit quelque ciel azuré de désir.
La fée devient colère, se la joue à l'antique!
Immolant à ses dieux nos égos délétères,
Elle sait nous endormir aux chants de ces cantiques
Que tant de religions sèment en nos jachères.
La fée dès lors vieillit, la sorcière se meurt…
Est-ce d'avoir longtemps cru en leurs paradis
Que l'on veut à présent, sans mémoire et sans heurt,
Contempler de nos rides qui sillonnent l'esprit
Le matin d'un seul monde, par nous seul accompli…
Poème posté le 03/05/15