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Quand l'Amour de dedans fusionne dehors
par Polymnie2


Les mots qui soignent et guérissent seuls la blessure, sans bruit, sans écho, sans haine, sans autres mots, ni autres maux ! J’ai élevé deux enfants (mes neveux) et les ai adoptés bien après leur majorité. Nous n’avons jamais parlé de la couleur de la vie ; Mais du bonheur partagé du jour ou de la nuit. Les détails étaient innés donc naturels, faits plus ou moins de vermeil. Mon neveu et ma nièce, très beaux tous deux, (c’est là une injustice de la vie), d’emblée étaient acceptés affectueusement par tous. Le teint tout juste hâlé sauf en été. Le sourire aux lèvres dès qu’ils se levaient. Mais voilà que dans cette histoire se fixe une entorse dans sa trame tissée par un fil noir ! Je l’ai sue par inadvertance « en secret » dans le cœur de ce petit Bonhomme de six ans, qui a l’Âme qui pleure, sensible aux dégâts extérieurs. C’est arrivé innocemment un jour béni ! Il se trouve malade un soir d'un jeudi ! Grand merci providence, tu es toujours là ! (oui, j’ai toujours eu de la chance dans les sombres moments) ! Ces jours de températures se signalaient avant le week-end ce qui me permettait de ne pas m’absenter au bureau, prenant mesures chez ma mère le temps d’une nuit et d’un jour. Cette «Providence » combien elle m’a aidée si vous saviez tout au long de ma solitude ! Ce vendredi soir, rentrant du travail, je passe reprendre chez ma mère mon neveu. Elle me dit : » tout va bien ! Ne t’inquiète pas ! Fais lui prendre un bain. Il a transpiré tout aujourd’hui. Il a pris le repas normalement : Il a joué avec ses voitures ; il a regardé les dessins animés et a fait une bonne sieste. Il est heureux de rentrer. Je prépare le bain. Mais, que se passe-t-il ? Il veut bien être lavé mais avec son inséparable nounours ; devant mon refus il se met à pleurer. J’essaye de le calmer pour lui rappeler qu’il ne le prend jamais d’ordinaire dans la baignoire. « Tout mouillé, tu ne pourras pas t’endormir avec lui ce soir». Rien à faire! Il faut pourtant que je lui fasse comprendre ! Je prends les grands moyens de la douce fermeté. « Jean Luc ! Regarde-moi et écoute : Tu as transpiré ; si tu ne te laves pas tu vas sentir mauvais ». Et là, le drame ne plane plus, il me tombe dessus et sa colère se dessine, me foudroie : « Toi aussi tu es raciste » ? Mon sang n’a fait qu’un tour, mon corps saigne, mais je ne dis rien, j’avale sans comprendre. Je le mets dans le bain avec ses voitures et je lui dis : « joue un instant, je reviens après pour te laver ». Le temps d’être propre, je le sèche, il enfile son pyjama. Je le couche bien entendu avec son nounours. Et là, c’est plus fort que moi. A genoux près de son lit, je lui tiens la main et lui dis : Qui te couche chaque soir ? C’est toi Tati ! Qui te lit une histoire ? C’est toi Tati ! Qui fait une prière avec toi pour ton papa, ta maman et tous ceux que tu aimes ? Toi ! Qui t’embrasse en te disant : « Je t’aime chéri » ! Toi ! Qui me dit : « moi aussi je t’aime Tati » ? Moi ! Alors est ce que tu crois que je puisse être raciste ? Non, mais Tati je t’ai dit ça parce qu’à l’école ils m’appellent tous le noireau ! ? Ce n’est pas grave, ils sont petits eux aussi. Le temps de partager toute la tendresse du soir, je poursuis le problème avant de lui fermer les yeux : « Tu sais ce que tu vas faire ? Non ! Dès que tu reviens à l’école, demande à tes petits copains pourquoi ils ont la peau blanche » ? Pourquoi ? Parce que je crois qu’ils ne vont pas savoir te répondre. D’accord ! Je comptais sur lui pour se débrouiller en ces situations, car il était très en avance sur son âge et savait diriger une équipe de copains déjà. La semaine passe, sans que je le questionne, et le vendredi soir suivant, il arrive en courant : Tati ! Tati ! tombant dans mes bras me dit en sautant de joie : « J’ai gagné, tu avais raison » ! « Raison pourquoi chéri » ? Eh bien j’ai demandé à mes copains pourquoi ils étaient blancs ? Et alors ? Ils se tous regardés et n’ont pas su me le dire et ont fini par rigoler. Nous avons beaucoup ri. C’est normal qu’ils n’aient pas su te répondre. Alors, si tu veux tu peux leur dire maintenant : Que c’est la vie : Mamy a les cheveux roux depuis qu’elle est née, elle a les yeux verts, Ta sœur a les cheveux noirs, longs, ondulés ; toi les yeux noirs et les cheveux un peu frisés, pour tes copains c’est pareil. Il y en a des petits, comme des grands, des blonds avec la peau très claire et d’autres encore bruns comme toi, et les yeux bleus ou châtains, ou noirs. C’est la vie qui nous donne des parents et chaque enfant ressemble aux parents. Le meilleur petit ami de mon neveu est un adorable petit rouquin. Ils sont restés de grands amis. J’ai pris le problème à l’envers exprès pour calmer les esprits. Pour sa sœur (à l’âge de 8 ans) qui m’avait confié qu’elle ne se sentait pas acceptée à l’école, sans me dire carrément le pourquoi puisque ce n’était qu’un ressenti. Nous avons approfondi le sentiment ensemble et je suis allée voir l’institutrice en douce pour lui dire le malaise rencontré par ma nièce, sans qu’il n’y aient d’autres mots concernant les élèves. Je lui ai demandé d’insérer une plage réservée à l’explication de la « différence » sans y mettre directement l’accent puisque rien apparemment ne l’annonçait. Elle a été surprise car ma nièce est très effacée, passe sans faire de bruit. Elle me dit : Je vais réserver une discussion, mais je suis d’autant étonnée, car elle est très bien acceptée par tous ici. Quand Marie-Josée pousse la porte de la classe, c’est la sérénité qui entre dès sa présence le calme se fait entendre et la sérénité enveloppe tous les élèves. Je n’ai rien remarqué qui puisse l’isoler ». Je rajoute à ceci : Je sais, « c’est la sérénité qui entre et vient s’asseoir ». L’institutrice a fait son cours, la gamine a été rassurée. Plus de soucis, elle s’est ouverte d’elle-même. Voilà ! L’important pour moi, c’est que deux personnes seulement sont intervenues. Plus jamais il n’y a eu d’écho, car la famille n’a rien su de cette entorse pour ne pas faire déborder le vase en grands discours, faire beaucoup de bruits autour d’enfants, les déstabilisant je ne le désirais pas. Polymnie2, ce 17 mai 2015. P.S. Je ne peux taire cette jolie histoire : Nous étions en famille (10 personnes). Mon frère s'afférait au coin cheminée pour cuisiner. Son fils avait 4 ans. Il était accroupi près de Jean-Luc (3 ans) Les deux enfants faisaient connaissance. Et tout à coup mon frère voit son fils, mouiller son index, le passer sur la joue de JL. Puis, il regarde son doigt pour voir s'il avait déteint!



Poème posté le 17/05/15


 Poète
Polymnie2



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