Délire nocturne
par Amal
De doux ténèbres éméchés,
M'inondaient de folie rêveuse
– Illuminations prodigieuses,
Troubles chimères de fumée.
Le silence baignait la nuit noire et flottante,
Auréolant le temps d’une infinie quiétude.
Egaré, je plongeais dans cette mer démente,
Ombre sauvage balayée de lassitude.
Le brouillard soûlait les formes et les couleurs,
Figées dans l’atmosphère blême et ondoyante ;
Mon rêve s’égarait sur les rives de leurres,
Ruisseaux de miel brumeux – épopées délirantes.
Dans les gorges abyssales du firmament,
Des limbes rutilants scintillaient en abcès,
Collier emmêlé de sulfureux diamants.
Nageant vers l’or, je m’égarai, ensorcelé.
Des reflets irisés coulaient à mes pieds…
Les bubons célestes, dansants, troublaient mes sens…
Un frisson houleux érafla l’obscurité,
Les éclats glissèrent, foudroyèrent leur danse…
Je m’éveillai, trempé d’aiguail et de sueur,
Sur un radeau confus de bitume grisé
– Epave naufragée, tremblotant aux rumeurs
De flots poussiéreux, flous et enchevêtrés…
De doux ténèbres éméchés,
M'inondaient de folie rêveuse
– Illuminations prodigieuses,
Troubles chimères de fumée.
Poème posté le 06/03/09