PROSE EN VERS
« Tu vas souffrir la vie »*, il hausse les épaules, cependant avec sa voix revenue, « tu vas souffrir dans la vie », est donc mémorisé,
Je me suis battue, dès l’aurore de ma vie.
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Son air mystérieux n’est pas celui de fée ;
Il berce en son calice un œil qu’elle regarde
S’y noie avec malice pour parfaire un parfait
De l’enfant « faonné » aux yeux de biche sans fard !
L’enfant pleurait pour oui comme pour un non, mais
Les larmes seulement glissaient sur chaque joue
Le visage impassible lorsque c’était à table,
Se laissait essuyer, mine de sécher la bouche
Par une serviette qui refaisait la sage
Posée sur les genoux ; la suprême, assise,
Etait à grands carreaux aussi beaux que tristes
Mais efficaces en tout pour effacer l’outrage.
Sensibilité à fleur de peau
Qui se cache sans un mot
Sa fée ultra pressée annonce à l’enfant de sept ans
« Tu vas souffrir la vie » !
Rentrant de l’école, tenant en main la clenche ouvroir
De la porte d’entrée, cet avertissement
Le saisit et l’incite à passer en revue
Le plafond et les murs de ce long grand couloir
Mais personne aux abois ne répond à sa vue,
Il hausse les épaules.
Muet à son recours il ferme ce boudoir,
Retrouvant la famille les bonjours en baisers
Fusent taisant tout de ce message privé.
Il fût venu-parti si vite qu’empressé
D’être ainsi livré, gommant tout souvenir.
Cependant
Des dizaines d’années après la fée est revenue
Marquant de rouge ou noir des rêves à son insu
Prémonitoires, réels, incrustés pour la vie.
Après, sa voix de fée m'a parlé
Au plus sombre des jours, s’impose ancien miroir,
Défilent ces clichés surgissent bien vivants,
Cet enfoui explose comme sur une ardoise
Survenu en Belgique chez mes chers Grands Parents.
« Tu vas souffrir dans la vie »
Tels fut exactement le message annonciateur
Que j’ai inévitablement repoussé, oublié
Alors qu’il a été enregistré "Haut Cœur"
Et donc mémorisé.
Dans le profond sans doute se dessine la lie
Puisque
Depuis toujours j’ai voulu être plus forte
Que cet « arbre de vie » qui m’a lancé défi !
Oui, j’étais prévenue ignorant ce renfort
Et je me suis battue dès ma vie, son aurore,
Grâce à ma fée ce jour inaugurée du For
Intérieur, bien vécu, par propre fée prédit!
Il était une fois, qui dure encore ! encore !
Pourquoi?
Ici comme ailleurs
Avoir une fée qui parle?
C'était écrit!
Polymnie2, ce 22 Mai 2015
Les mots exacts sont : « Tu vas souffrir dans la vie » réduit pour les pieds.
Ma famille n’a jamais su ce premier message.