Souvent les scélérats
par Madykissine
Souvent les scélérats…
Comme la liberté s’échappe des rangées,
Le grand bal des masqués sort des salles privées.
Pour plus d’amusement, dans le meilleur des cas.
L’on se grime, on imite autant le scélérat
Que le sage effacé, parfois le premier homme
Aussi, quand il s’agit de plaisanter, en somme,
Et l’on se trouve bien de voiler son miroir.
Sur un tas de charbon, qui verrait un chat noir ?
Dès lors, il est aisé de se montrer sincère
Dans la supercherie, forçant le caractère
Intime de l’enfant qui vit au fond du cœur.
Ô terrible parcours des bruits et des rumeurs
Qui jouent de nos douleurs et de nos souvenances,
Tandis que les discours prennent de l’importance !
Intéressant, celui qui se montre zélé,
Se sert de nous parfois, sans jamais le montrer.
Le drame est, au théâtre, un objet de merveilles
Mais, comme comédie nous bouchant les oreilles,
Il est un triste outil des abrutissements
Sitôt que l’on confond le vrai et le semblant.
Que faire ? Aller jusqu’où sans se faire connaître
Ou bien interroger, sans cesse, le paraître ?
©M.KISSINE – une plume dans la pierre – ISBN 9782919390397
Le fanatique aveugle, et le chrétien sincère
Ont porté trop souvent le même caractère ;
Ils ont même courage, ils ont mêmes désirs.
Le crime a ses héros ; l'erreur a ses martyrs.
Du vrai zèle et du faux, vains juges que nous sommes !
Souvent les scélérats ressemblent aux grands hommes.
Voltaire ; La Henriade ; 1723
Amicalement à vous, ce 1er octobre 2018
Poème posté le 01/10/18
par Madykissine