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Silentium
par Epervier


Chaumière isolée sous un regard feutré, Nuages impénitents, sans bruit maléfique. Pièce saccagée dans une expression étouffée. Dehors, la nature grogne un mutisme diabolique. Un fête gonfle la joie des participants. Tout autour, des notes entremêlées de plaisir. Et moi, aucune tonalité, aucun entregent. Je suis étouffé dans ma sphère en délire. Une femme au corps splendide d'envie Laissant dégager sa peau au gré du vent. Je lui parle sans mot dans un esprit Où mon corps s'abstient d'un désir brûlant. Un ami qui ment dans une facilité débordante Trahissant par la parole un lien intarissable. Bouche bée, je scrute l'ennemi dans l'attente. Mon comportement est obtus face au minable. La nuit, des soupirs craintifs et maladifs. Crier mon désarroi, exprimer mes cordes vocales. Aphone, souffrance, mon intérieur chétif. Je tituble aveuglément dan un corps volage. Un parler discordant pour une action frivole. Des mots désordonnés, fragilité de mon être. Aucune syllabe, de la douleur qui s'envole. Larmes éteintes, effacement pour ne plus paraître. Un cimetière, fosse non recouverte par la mort. Dernier pas, refuge assuré sans intonation. Exaspéré de me battre pour mon faible corps. Yeux clos, vent silencieux dans une détonation.



Poème posté le 01/05/02


 Poète
Epervier



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