Musique ancienne
par Lasource
Musique ancienne
.
Sur les mottes violettes des labours
les corbeaux rassemblés déplorent
qu’on n’entende plus sonner l’angélus
.
La réalité pour eux : rites et coutumes
et les heures avaient une voix de bronze
Les muscles alors ne nous trahissaient pas
.
Laide ou jolie sur le chemin qu’importe
auréolée de contre-jour elle s’en va
vers l’étable un seau pendu à chaque bras
.
La ferme est petite et cachée dans un creux
Son pommier large dans la cour dérobe
au regard la porte noire où les vaches respirent
.
Longue têtes blanches mufles roses
cornes qu’incurve un galbe admirable
regards aux longs cils andalous…
.
Fichu au front contre le vaste flanc velu
La si la si la si – entends au seau tinter le lait
par giclées alternées des doux pis roses
.
En ce temps-là dans la pénombre rassurée
par les remugles chauds du fumier d’octobre
même une vache était pour nous humaine
Poème posté le 24/10/18
par Lasource