Nos aimables errants
par Pampelune
Rue Anonymat. La lune est déjà venue ici, la poitrine cachée sous sa chemise ; elle a moissonné et sectionné.
Effectivement, qui se rappelle la valse des tendons,
Les dépouilles dépouillées alités dans la rue,
Un drap simplement jeté les recouvrant ?
L’obscurité étend son évangile sur elles.
Il y a des questions tellement sensibles qu’on ne peut les poser.
Les pelles veulent creuser jusqu’au début, et trancher la racine, mais elles poussent, de l’autre côté, organiques.
S.D.F.
Et j’ai mal au foie. La bile ronge la fosse
Buccale. J’a(r)bore la faute hépatique
A payer
Un toit.
Je les mate, pupille à pupille, et je ne crois plus en la consolation. Je crois cette pluie là-dehors, consignant tout ; je crois à son livre de remplacement.
Leurs chiens, leurs chats, eux,
Leurs gobelets, leurs centimes.
La canicule, la froidure, la fatigue de leurs peaux.
Je ne peux regarder et apprendre seule.
Les voir de loin et réaliser mes possessions :
Argent (=) humanité (?) ...
Tous ces « moi » abrités qui s’en vont dans des directions différentes…
Ne pourraient-ils pas aussi… Ne devraient-ils pas…
Quelques tentes, boîtes, boissons, collectes, associations
Gouttes d’eau
Importantes,
Rappelez-moi ce que c’est qu’être un Homme.
Etre répertorié. Avoir un nom.
S’offrir le luxe, ETRE debout, comme prévu
Depuis Cro-Magnon.
Avoir une main. Tendue.
Il y a de ces murmures chevrotants à laisser aux oubliettes. Il y a ces indignations, ces réflexes à engendrer pour tous.
Poème posté le 09/07/15