Sénégal 8 mai...
Le drapeau s'agite calmement
Une voix entonne un chant
qui mêle patrie et enfants
Des breloques battent au vent
L'homme qui chante fût un géant
Sa veste aux boutons absents
trop ample flotte doucement
Des breloques battent au vent
Le soleil se joue du temps
et tire un sillon sanglant
sur les vieux galons de sergent
Des breloques battent au vent
Devant sa case patiemment
il ignore les gloussements
les railleries les hurlements
Des breloques battent au vent
Les autres sont morts à présent
Il égrène leurs noms gravement
C'est son devoir de de survivant
Des breloques battent au vent
On le sait ancien combattant
On l'appelle Lafrance souvent
Il n'est pas français pour autant
Des breloques battent au vent
Sa vie s'écoule lentement
Il pense aux petits enfants
partis en France justement
Des breloques battent au vent
Timide tentative d'hommage à tous ces tirailleurs "indigènes" à qui l'on a refusé la nationalité française, essentiellement pour des questions de "gros sous" !